“Le roman n’a pas de date de péremption”. Claire Duvivier, éditrice chez Asphalte, ne pouvait pas mieux commencer cette rencontre littéraire pour nous plaire. Comme Je suis l’hiver de Ricardo Romero, Jusqu’à la bête de Timothée Demeillers ouvre le bal de cette nouvelle collection poche ayant pour volonté de défendre les auteurs du catalogue sous un autre format.
Donner une voix à ceux qu’on n’entend pas
C’est tout le projet de Timothée Demeillers quand il commence à écrire son roman. D’une mère qui a travaillé vingt ans dans les bureaux d’un abattoir et après une expérience de quatre mois à la chaîne: “j’avais été interpellé par le fait qu’on ne parlait pas de ce milieu”.
Alors “je voulais avant tout défendre l’humain. Ceux que l’usine broie ce sont les hommes et pas le contraire”.
Un milieu social difficile
Y travailler c’est avoir la sensation certains jours de ne pouvoir y retourner le lendemain. Une vie de solitude, un texte sur le vide, et ce constat pour ces employés de “passer leur vie à la gagner”. “Peu de réels moments de plaisirs, le reste du temps, la souffrance de l’usine”.
C’est un roman qui nous interroge aussi sur notre rapport à la consommation de viande, sur l’engagement, sur l’angle politique de cette question.
Ecrire l’abattoir
Entre poésie et noirceur, “j’avais envie de faire de ce milieu noir et brutal quelque chose de littéraire”. Il fallait “qu’on entende les pensées du personnage” et que “le rythme puisse accélérer et ralentir” tout en travaillant sur les sonorités et les ambiances.
“J’ai écrit ce texte dans une sorte de tunnel, sans trop m’imprégner de témoignages”. Mêlant recherches documentaires et intervention de la fiction.
Timothée Demeillers dit écrire parfois avec frénésie: “des moments grisants”.
Il aime lire Nicolas Matthieu, Kafka, Kundera, Kérouac, Fante et …Bolano!
Sur ces références chères à nos cœurs, nous vous invitons à écouter l’intégralité de la rencontre littéraire en replay ou en podcast 😉
A voir, le replay de la rencontre sur YouTube
Des extraits de retours de lecture sur le roman de Timothée Demeillers

