Rencontre littéraire avec Isabelle Amonou

par | 27 janvier 2023 | 0 commentaires

Un plaisir de retrouver dans une rencontre littéraire Juliette Ponce et Marie-Anne Lacoma. Elles nous parlent de leur jeune maison d’édition Dalva, du nom de l’héroïne de Jim Harrison, de leur choix d’éditer des voix féminines portées par des textes émancipés des genres et des thèmes habituels. Et Juliette Ponce de dire : « la rencontre avec Isabelle Amonou fut un conte de fée avec un tempo étrange ».

De l’importance de la nature…

Isabelle Amonou est née à Morlaix, elle est plutôt « installée dans le roman policier ». Jusqu’à ce jour où elle est invitée à séjourner dans une résidence d’écriture à Gatineau au Québec. Elle écrit peu mais « se remplit la tête de photos, de sensations, s’imprègne de l’ambiance, des territoires ». Face à la rivière des Outaouais, « impétueuse, terrible », elle se dit fascinée par « ce symbole qui partage le Québec francophone de l’Ontario anglophone, où l’on passe d’une langue à l’autre et d’une culture à l’autre ». Elle rentre des idées plein le cœur.

Zoé et de sa rédemption…

« Zoé, c’est peut-être moi » dit Isabelle avec un air malicieux. Elle nous parle de ce personnage, son impétuosité, son enfance fracassée et fracassante, sa famille dont tous les membres sont perturbés. « Elle subit cette violence, elle l’a en elle et décide qu’elle n’a pas de racines, elle refuse son héritage algonquin », celui-là même que sa mère a rejeté après des années dans les pensionnats autochtones. « Mais elle évolue, Zoé et cherche en permanence quelque chose pour l’apaiser ». Et dire que la fin a failli ne pas être la même…

La dystopie dans L’Enfant Rivière…

« Je voulais une projection très légère, où la technologie n’aurait pas évolué, mais avec quelques éléments de la nature qui auraient mal tourné. Des tornades géantes qui frapperaient Gatineau. Cela dit, c’est arrivé en 2019, l’Outaouais a débordé. J’ai un peu amplifié, ce n’est qu’une accentuation prévisible et pas extravagante », et d’ajouter pour notre plus grand frisson : « Aujourd’hui, les États-Unis ne se sont pas écroulés, mais j’avais peur de cette situation : guerre civile, dérèglement climatique… Au lieu d’être chasseurs, ils sont devenus la proie. » Projection inversée, vous dites ?

L’avenir…

« On fait ce qu’on peut, certains devraient s’abstenir de faire des gosses », extrait du roman. Isabelle dit : « C’est angoissant de jeter des enfants dans ce monde déboussolé. Qu’est-ce qu’on va leur dire et qu’est-ce qu’on va leur apporter ? » Et de répondre : « On va leur apporter l’optimisme et l’amour. » Elle finit sur cette phrase magnifique : « Il y a encore des choses chouettes à partager et à dire. »

N’est ce pas la plus belle fin possible pour L’Enfant Rivière?

Par @jenck.franer

A voir, le replay de la rencontre sur YouTube

A lire, des extraits de retours de lecture du roman d’Isabelle Amonou