Emilienne Malfatto est photographe reporter et évolue en Irak et au Kurdistan. Son dernier roman Le colonel de dort pas met en scène un tortionnaire et avait été « écrit bien avant le Goncourt du premier roman », obtenu pour Que sur toi se lamente le Tigre en 2020. Julie Thévenet, son éditrice aux éditions du sous-sol l’accompagnait pour la dernière rencontre littéraire VLEEL de l’année 2022.
La littérature combat-elle les démons ?
« L’écriture de fiction m’a évité un certain nombre des désagréments psychiques vécus quand on évolue sur des terrains de guerre. »
Sur la forme courte
« J’écris des formats courts de façon naturelle, je ne tire pas à la ligne. C’est un rapport instinctif à l’écriture, quelque chose d’exogène qui me traverse. Et puis c’est fini. »
Ecrire sur la guerre
« Quand on va dans des zones de guerre, on a l’impression d’une impossibilité physique de l’effondrement. Mon cerveau et mon œil ne pouvaient pas assimiler ces images-là. J’ai travaillé sur la méga-destruction. C’est difficile à raconter, on manque de mots pour décrire ces choses-là. »
La brume, le gris, le flou
« Je suis une photographe obsédée par la lumière. Mon livre offre peu de couleurs mais elle importante là où elle est. Le colonel lui-même est brouillé. La destruction, c’est aussi beaucoup de poussière. Cela grise le paysage. »
Sur les lieux
« Je lie différents lieux quand j’écris et j’aime le fait que chacun puisse y voir ce qu’il veut. Mes personnages n’ont pas de prénom et le lieu n’est pas défini, comme dans un conte, avec une dimension universelle. »
Par @moonpalaace
A retrouver la première rencontre avec Emilienne Malfatto pour son roman Que sur toi se lamente le tigre
A lire des extraits de retours de lecture du roman d’Emilienne Malfatto
A voir: le replay de la rencontre avec Emilienne Malfatto

