Nous étions tous un peu des survivalistes ce soir-là à écouter Antoine Jaquier depuis la canopée Vleel, pour son roman Tous les arbres au-dessous et Marion Mazauric, son éditrice (Au diable Vauvert). Retour sur cette rencontre littéraire passée au-dessous des arbres.
Antoine par Marion
“Antoine, c’est d’abord une voix. J’adore son écriture, réaliste et précise. Avec une langue commune, il fait de la poésie”. “Quand on entend la simplicité et la fluidité des mots c’est que derrière il y a un sacré travail”.
Si Antoine Jaquier est publié au Diable Vauvert ce n’est pas un hasard, il a l’esprit de la maison: “le contre-pouvoir et la résistance font partie de l’ADN de Au diable” et Antoine Jaquier est “un passeur. Il est traversé par le monde et transmet son propos qui l’habite et qu’il doit partager”.
Un texte qui interroge
Né à la suite de son installation dans un chalet, son roman part d’une question fondamentale en cas d’effondrement du monde: “Avons-nous encore les ressources pour nous gérer sans dépendre de l’industrie et des énergies fossiles?”. Il constate que “nos valeurs humanistes actuelles tiennent juste parce qu’on n’a pas faim”.
L’idée initiale était d’écrire sur le post-effondrement. Nous sommes en 2028 et Antoine Jaquier met en scène des personnages qui pourraient être nous: “on peut tous s’imaginer se retrouver demain en forêt. Chacun aura ses compétences pour tenir plus ou moins longtemps dans cette situation”.
Un texte politique
Entre des références explicites à ceux qui nous dirigent, au pronom personnel “iel” si rare encore en littérature “comme un acte de respect pour cette tranche de la population”, Antoine Jaquier fait aussi appel à la pop culture “qui nous relie”, “elle fait partie de nous et peut réussir à allumer une petite lumière qui nous est commune”.
Aucune langue de bois, juste son observation du monde: “Je préfère parler des gens qui ne sont rien plutôt que de ceux qui ont réussi selon l’échelle de valeurs de Macron”.
Ça se confirme, il est bien à se place Au diable Vauvert!
Prochain sujet qui l’intéresse d’aborder: l’écoterrorisme. Ça promet à nouveau de belles punchlines!
A VOIR: le replay de la rencontre littéraire avec Antoine Jaquier
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