Il y a des premières fois dans Vleel qui appellent une autre rencontre littéraire, et Gaëlle Josse fait partie de ces rendez-vous dans lesquels on aime se glisser. Après l’avoir reçue en mai 2020 pour Ce matin-là, on avait tous très envie de l’écouter à nouveau pour La Nuit des pères.
Comment ce livre sur la figure paternelle est-il venu à vous?
“Je savais que je devrais un jour affronter la figure paternelle. Il était temps que je me confronte à ce sujet, même si c’est un sujet très vif pour moi”.
“Quand on perd quelqu’un, on perd une mémoire commune. C’est ce que je trouve peut-être le plus terrible; se dire que ces choses-là ne seront plus possibles”.
Votre rapport à l’écriture?
“Ça ne se décide pas quand on écrit. Il y a un matériau vivant qui se construit progressivement et à la fin on regarde à quoi ça ressemble”.
“Qu’est-ce qui est conscient et inconscient dans l’écriture ? C’est une question difficile. Ce qui est intéressant c’est ce qu’on ne sait pas et qui surgit sans qu’on l’ait prévu”.
“A quoi bon décrire des choses qu’on connaît déjà. La description est intéressante, seulement si elle apporte quelque chose, quand un détail fait sens pour construire le personnage”.
“Quand j’envoie le texte, je suis au bout de ce que je pouvais faire. L’éditeur questionne le texte pour voir si je peux aller plus loin. Ce questionnement nécessite une grande confiance”. (Manon Frappa, son éditrice était présente avec nous en Vleel ce soir-là).
Le titre…
“Le titre pour moi est primordial. Il fait partie du livre, il donne tout de suite la tonalité et vous fait rentrer tout de suite dans un monde”.
La suite?
“Ce livre a été pour moi émotionnellement exigeant, il faut donc accepter qu’il y ait un temps de jachère, pour un jour se laisser traverser par autre choses et surtout ne rien précipiter”.
Comblés par cette nouvelle belle rencontre littéraire, nous nous quittons, prêts à patienter le temps qu’il faudra pour retrouver Gaëlle Josse en Vleel.
A LIRE deux retours de lecture de La nuit des pères, ici et ici
A voir: le replay de la rencontre


