Je suis en train de vous faire le compte-rendu de la rencontre littéraire VLEEL avec Frédéric Beigbeder. C’est une drôle d’entrée en matière, j’en ai conscience. Mais elle résume bien mon état d’esprit : Frédéric Beigbeder est venu en VLEEL.
Maintenant que c’est écrit, c’est un peu plus réel.
Dimanche 31 janvier, Frédéric Beigbeder est venu en VLEEL (comment ça, je me répète ?) pour nous parler d’Un barrage contre l’Atlantique, son roman paru chez Grasset en janvier, et qui forme un diptyque avec Un roman français. Ces deux livres sont les plus intimes de l’auteur, le premier est le résultat de 36 heures de garde à vue, le second des confinements de 2020. Deux moments qui lui ont donné l’envie et l’occasion de se souvenir.
Avec ce texte, Frédéric Beigbeder a pour ambition de bousculer la forme classique du roman, celle du XIXe siècle qui revient en force depuis plusieurs années. “Pourquoi n’avons-nous plus le désir de tout foutre en l’air ?”. Alors il tente une nouvelle forme, des phrases distanciées, comme nous l’avons été, des phrases mises en valeur, mises en danger aussi. Ce n’est pas un recueil d’aphorismes ou de maximes. Mais c’est un défi pour l’auteur qui ne peut pas se répéter ou paraphraser. Son ambition ultime et folle étant de vaincre Twitter et de sauver le roman. Parce que ce n’est pas la lecture qui fait peur, mais sa forme classique. Sa fille aînée a d’ailleurs lu le manuscrit en une journée, ce qu’elle n’a jamais fait avec ses livres précédents.
Ce livre naît d’une envie de replonger dans un monde disparu, celui des années 60-70, à hauteur d’enfant. Un monde en paix, dans le confort et la consommation. Ce qui ne donne pas le sentiment d’avoir une vie passionnante, mais une histoire qui mérite d’être racontée quand même. Après 30 ans passés à faire des blagues et à ricaner, Frédéric Beigbeder a l’impression qu’il n’a plus le temps de tricher. Il n’a plus l’obsession d’être hype et il est très apaisé de ne plus chercher à l’être. Et dans cette autobiographie, il cherche à réduire la distance entre ce qui se passe dans son âme et le livre.
Et puis, au détour d’une question pendant la rencontre littéraire, Nicolas Rey a été évoqué. Nicolas Rey qui nous disait il y a quelques mois, que Beigbeder était doué pour la vie. Nicolas Rey qui était ce dimanche 31 janvier notre invité surprise. Je n’ai pas envie de vous résumer ce qui s’est passé. Parce qu’il y a des moments chargés d’émotions qui ne se racontent pas. Celui-ci en fait partie. Si vous l’avez vu, vous faites, comme moi, partie des chanceux. Si vous ne l’avez pas vu, je ne peux que vous conseiller de regarder le replay sur YouTube.
Dimanche 31 janvier, Frédéric Beigbeder est venu en VLEEL. Et c’était bien.
Par @hanyrhauz
A voir: le replay de la rencontre sur YouTube
A lire: deux retours de lecture d’Un barrage contre l’Atlantique, ici et ici

