par @hanyrhauz
Ce n’est jamais évident de rencontrer un auteur que l’on aime particulièrement. Il y a une appréhension, même (surtout ?) quand il s’agit d’autofiction. S’il ne correspondait pas à l’image que je me suis créée ?
Ce soir-là, j’étais heureuse de voir Nicolas Rey en Vleel et j’étais inquiète. Et puis sa sincérité a balayé toutes mes craintes ne laissant qu’un sourire béat sur mon visage.
Il faut dire que Nicolas Rey était accompagné de Marion Mazauric, sa fidèle éditrice, et que leur complicité crève l’écran. Leur histoire commence par une rencontre chez J’ai lu autour d’une collection qui avait pour ambition de publier une littérature réaliste et désenchantée.
Et à la création d’Au diable vauvert, l’évidence. Nicolas Rey sera un auteur phare de la maison et l’objectif d’obtenir le prix de Flore se dessine. Mission accomplie : en 2000, Mémoire Courte remporte le prix et aujourd’hui de nouveaux auteurs arrivent en ayant été biberonnés à ses romans.
Ce soir-là, nous étions en direct de la Camargue, sa venue étant le moyen de pression trouvé par Marion Mazauric pour que Nicolas Rey puisse écrire ses livres . Son quotidien parisien, composé de sommeil et de séries, n’étant pas le plus propice à l’écriture. Sans Marion Mazauric, son accompagnement sans faille et ces temps de résidence suspendus, aurait-il pu écrire autre chose après Mémoire courte ? Il en doute, soulignant encore un peu plus, le rôle fondamental de cette éditrice pas comme les autres.
Un vleel où l’on a parlé de son nouveau roman, La marge d’erreur (il faut le lire), mais aussi de tout ce qui anime l’auteur. De cinéma, bien sûr, et en particulier de Jacques Rozier, le cancre de la nouvelle vague, de séries (de The Wire à The Crown en passant par Dr House), de littérature et de son jeu parfois dangereux, du métier d’enseignant, d’amour sous toutes ses formes, (et même sous la forme d’un requiem pour un fou), de Marseille, du confinement comme mode de vie, de polars islandais, d’Un monde sans pitié, de Michel Houellebecq, de Pierre Lemaître et de Beigbeder ! (de l’importance du point d’exclamation)
Le résumé non-exhaustif et un peu foutraque de deux heures avec un auteur qui se livre comme rarement.
Un Vleel qui ressemble à son œuvre, tout à la fois romantique, mélancolique et diablement lumineux.
Et c’était bien.
A VOIR: le replay de la rencontre est en ligne sur la chaîne Youtube
A LIRE: deux chroniques sur le nouveau roman de Nicolas Rey, ici et ici
