par @hanyrhauz
Ils sont venus, ils sont tous là, toujours aussi nombreux pour cette seconde soirée VLEEL de présentation de la rentrée littéraire.
Là encore, un plateau réjouissant ce dimanche 29 août avec sept maisons d’édition de grande qualité que nous avions envie de recevoir à nouveau et qui avaient pour mission de nous parler en vingt minutes des livres parus en août ou en septembre (parfois octobre). L’auditoire était à l’heure et concentré. Pour certains, il y avait déjà eu un passage en librairie entre jeudi soir et dimanche après-midi. Ils attendaient avidement la suite. Définitivement, les vleeleurs n’ont peur de rien (et promis nous n’évoquerons pas une sombre histoire de trafic de livret A).
Ouverture de bal en poésie, avec BRUNO DOUCEY accompagné d’Ariane Lefauconnier. Une seule mission pour cette maison, redonner sa place à l’oralité, dans toutes les langues. “J’ai fermé mes maisons” est le premier recueil de Marianne Catzaras, autrice née en Tunisie d’origine grecque. Elle évoque l’exil, l’enfance, les îles, le silence des pierres, “elle repeint le monde en vers”.
Les deux autres recueils à paraître forment un diptyque. “Les hirondelles se sont envolées avant nous” de Hala Mohammad et “Immenses sont leurs ailes” de Murielle Szac et Nathalie Novi se répondent jusque dans leurs titres et nous parlent de la Syrie. Les lectures de Bruno Doucey ont ponctué cette présentation et c’était très beau.
Des mots qui résonnent, il y en a tant aux Éditions DU SONNEUR. Valérie Millet a souligné l’importance pour sa maison des traducteurs, qui sont à l’origine de la publication des deux textes de la rentrée. Le premier, “Du sang sur la lune” de Jim Tully a été traduit par Thierry Beauchamp. C’est la poursuite du travail d’édition des oeuvres de l’auteur américain, précurseur du roman noir et du fameux genre hard-boiled.
Le deuxième, “La brebis galeuse” d’Ascanio Celestini est traduit par Olivier Favier, est un roman politique qui critique avec férocité et beaucoup d’humour la société de consommation (quelque chose me dit que nous allons en reparler très vite…).
De la fiction à la non-fiction, il n’y a qu’un pas, que nous franchissons pour rejoindre les éditions MARCHIALY et leurs éditeurs Clémence Billault et Cyril Gay. Leur maison fait la part belle aux récits de voyage, et c’est le cas, avec “L’écho du lac”, un voyage à travers les Balkans et à la rencontre de ses habitants, écrit par Kapka Kasabova qui a reçu le prix Nicolas Bouvier pour “Lisière”.
“Esquive le jour” de Jay Kirk, est un périple sur les traces d’une partition disparue de Bartok, des Etats-Unis à la Transylvanie.
Retour à la fiction avec LE TRIPODE, lauréat du prix VLEEL, et son éditeur Frédéric Martin ainsi que Léa Petitdemange. Une rentrée fidèle au slogan “Littératures – Arts – Ovnis” avec la parution de deux titres.
“24 fois la vérité” de Raphaël Meltz, une vie d’opérateur de cinéma en 24 chapitres sur un mode perécien dans la ligne de “La vie mode d’emploi”.
“Mort aux girafes” de Pierre Demarty est une phrase de 560 mètres de long qui commence par un suicide dans une chambre d’hôtel de Bar-le-Duc. Un pur ovni et de la pure littérature. A venir prochainement, le nouveau roman de Bérengère Cournut et le dernier Edgar Hilsenrath.
Benoît Laureau et les éditions de L’OGRE ont pris le relais. Cette maison est en quête d’auteurs qui proposent un rapport étranger au monde et les deux livres de cette rentrée permettent de créer un rapport aux réels avec des outils contemporains.
D’un côté, “Ici la Béringie” de Jérémie Brugidou, un premier roman qui emprunte autant à la science, à l’histoire et à la géographie ayant pour décor le détroit de Béring et “Rivage au rapport” de Quentin Leclerc qui cherche écrire un roman contemporain qui s’adresse au plus grand nombre avec ce texte sur l’adolescence.
De l’ogre nous passons au DIABLE VAUVERT avec Marion Mazauric. Une maison d’édition qui suit ses auteurs et qui ne s’interdit rien, car l’imaginaire n’a pas de limite. Un premier roman pour cette rentrée avec “Paternoster” d’Adrien Girard dont une citation pourrait servir de résumé : “Il fut de manière générale interdit de vivre pour ne pas mourir;” ou une relation entre un père et son fils avec comme seule unité de lieu, l’hôpital.
“Feminicid” de Christophe Siébert, quant à lui, est un roman présenté comme une enquête retrouvée, une description du monde réel comme absolu de la fiction avec quelque chose de baudelairien.
Enfin, “Les chiens et la charrue” de Patrick K. Dewdney est le troisième tome d’une série de fantasy qui en comptera sept, entre Braudel et Dickens, écrit par un amoureux de la langue française.
Laissons le diable pour L’OLIVIER, notre dernière étape. Nathalie Zberro a cinq titres à nous présenter pour cette rentrée des trente ans de la maison.
Des auteurs reconnus, comme Agnès Desarthe qui revient avec “L’éternel fiancé”, sûrement son meilleur roman à ce jour, d’une large tessiture, sur la trajectoire de vie d’un homme et d’une femme qui se connaissent depuis toujours. Richard Ford avec “Rien à déclarer” publie un hommage affiché à James Salter et à Alice Munro. Des nouvelles pensées comme une unité avec l’Irlande comme fil conducteur.
A l’affiche de cette rentrée, le premier roman de Marie Vingtras, qui a baigné dans la littérature américaine et le roman. “Blizzard” est un véritable roman arrivé par la poste et la jolie surprise de l’Olivier.
Autre premier roman, cette fois d’une poétesse américaine, Natacha Trethewey. “Memorial Drive” a quelque chose de l’ordre de la tragédie grecque.Comment transformer le matériau autobiographique, c’est ce à quoi il répond.
Enfin,” Une vie cachée” de Thierry Hesse est une enquête modianesque sur le grand-père de l’auteur, figure mystérieuse de la famille, qu’il retrouve à travers les souvenirs et la littérature.
A presque 22h, il était temps de conclure ces deux night sessions de rentrée littéraire et de folie. De nombreux titres vont s’ajouter aux PAL de chacun (personne ne résistera, nous n’avons aucun doute) et VLEEL va reprendre son cours habituel qui sera riche de nouvelles rencontres et de moments magiques. Comme toujours, ce sera bien.
A VOIR : le replay de la rencontre sur la chaîne YouTube VLEEL.
A LIRE : le résumé de la rencontre précédente qui présentait les titres de la rentrée littéraire 2021 de 7 autres maisons d’édition.

