VLEEL fait sa rentrée littéraire, acte I

par | 26 août 2021 | 0 commentaires

par  @hanyrhauz 

Ils sont venus, ils sont tous là… Il faut dire qu’il était alléchant le programme de ce premier VLEEL de la saison ce jeudi 26 août. Sept maisons d’éditions et éditeurs que nous aimons et que nous suivons depuis le début de cette aventure (et quelle aventure !) nous ont présenté leur rentrée littéraire en vingt minutes, top chrono. Il y avait une multitude d’écrans face à nous, nous pouvions deviner les sourires nombreux, les étoiles dans les yeux, comme toujours, et le spritz caché dans les tasses (vous ne nous aurez pas si facilement).

Ce sont les éditions du Typhon qui ont ouvert le bal, nous n’aurions confié cela à personne d’autre. Yves et Florian Torrès sont les parrains. Mode Scorsese activé. Ils fêteront les trois ans de la maison en octobre et sont venus nous présenter deux titres. Un homme pareil aux autres de René Maran, prix Goncourt 1921, dont la quasi totalité des textes est indisponible aujourd’hui et qui paraît dans la collection Après la tempête. Et dans la collection Les Halucinés, en octobre, Le chef de Harry Kressing, un livre culte aux Etats-Unis.

Enchaînons avec notre deuxième éditeur, David Meulemans pour Aux forges de Vulcain, une maison d’édition avec un supplément de magie, pensée pour tous les publics et qui a su créer une véritable famille d’auteurs. En août, a paru Badroulboudour de Jean-Baptiste de Froment, un roman avec pour toile de fond les mille et une nuits et la nécessité d’aimer son lointain (quelque chose me dit que nous allons en reparler assez vite). Le lointain est aussi au programme du second livre présenté, Vent blanc, noir cavalier de Luke Rhineart, entre Etats-Unis et Japon. A noter que David Meulemans a parfaitement respecté son timing pour laisser sa place à Nadège Agullo.

Trois sorties pour les éditions Agullo qui ont pour mission d’abolir les frontières. Dans la collection Agullo fiction, Le saut d’Aaron de Magdaléna Platzova, qui met en scène Berta Altmann, artiste, figure du Bauhaus (et quelque chose me dit que nous allons en reparler très vite). Dans la collection Agullo noir, le retour de Frédéric Paulin avec La nuit tombée sur nos âmes qui se passe lors du sommet du G8 à Gènes en 2001 et relate la tension de ces septs jours d’affrontement entre police et manifestants. Et pour Agullo court, une novella, Oiseau, écrite par Sigbjorn Skaden, auteur norvégien lapon. Une nouvelle frontière abolie.

Les éditions Dalva ont fait le choix de ne publier que des autrices avec cette envie de donner une place aux femmes en littérature. Juliette Ponce et Marie-Anne Lacoma nous ont présenté deux titres. Atmosphère de Jenny Offill, un roman américain où le personnage principal est bibliothécaire, sur la banalité de nos vies et la menace qui pèse; Comme le dit Juliette Ponce “entre fin de mois et fin du monde”. L’étrangère d’Olga Merino est un roman espagnol dans une ambiance western, un grand livre sur la liberté et la résistance. Nous attendons avec impatience la suite des parutions Dalva avec deux ovnis, Pour une résistance oisive et Biographie sentimentale d’une huître.

De l’huître à l’Antilope, la transition est heureuse. Anne-Sophie Dreyfus et Gilles Rozier étaient présents pour évoquer leur maison qui souligne richesses et paradoxes de l’existence juive. Le premier titre de cette rentrée Si maintenant j’oublie mon île de Serge Airoldi est un tombeau pour Mike Brant, né Moshé Brand, qui se suicide à 27 ans, en pleine gloire (les blagues à base de “Qui saura” étaient tolérées lors de cette soirée, cependant, n’en abusons pas). En octobre, paraîtra Smotshé de Benny Mer, la biographie d’une rue juive de Varsovie dans l’entre-deux guerres. Un livre passionnant, très vivant, traduit par Gilles Rozier lui-même. A noter aussi la parution des Contes juifs de Sacher-Masoch dans la collection l’Antilopoche.

De l’Antilope à l’Arbre vengeur, la transition n’est pas si malheureuse. Si David Vincent se revendique plus de Danièle Gilbert, c’est bien la figure de Saint-Just qui est au cœur du roman qui paraît en août. Saint-Just & des poussières d’Arnaud Maïsetti est un geste littéraire qui nous fera changer d’avis sur la Révolution et sur cet homme présenté comme un monstre de l’Histoire. Autre monstre, littéraire cette fois, Henri Decoin et la réédition de Quinze rounds, qui met en scène un boxeur fou qui revit chaque minute de son dernier match. Mi-septembre signera l’arrivée au catalogue de Franz Bartelt, plus grand écrivain ardennais (et grand écrivain tout court) avec Of Course, un hommage à la Série noire.

Dernier éditeur, et il était évident pour nous de conclure cette soirée avec cette maison, j’ai nommé les éditions Cambourakis représentées par Melissa Blanchard. Pour cette rentrée, beaucoup de voix féminines. La première, Nedjma Kacimi, autrice franco-algérienne qui publie Sensible, un premier roman sur l’empreinte laissée par la guerre d’Algérie. En co-édition avec le Musée des Confluences à Lyon paraît Finir pour l’éternité de Céline Curiol. Un objet du musée et toute une histoire en quelques pages. Du côté de la Grèce, 8 heures 35 minutes de Fotini Tsalikoglou, soit la durée d’un vol New-York-Athènes. Le monologue intérieur d’un jeune homme qui décide de renouer avec ses origines. Nous avons aussi parlé d’Ombres (un polar en grand format), des Orageuses (qui sort en poche) et de La demeure du ciel (un magnifique album jeunesse).

Ils sont venus, et à 21h45, ils étaient encore très nombreux à être là. Plus de spritz mais une liste d’envies gigantesque (tant pis pour le budget) et des supernovas dans tous les regards. C’était bien. Et ce n’est pas fini.

A VOIR : le replay de la rencontre sur la chaîne YouTube VLEEL.

A LIRE : VLEEL FAIT SA RENTREE LITTERAIRE ACTE II !