Par @sandra_etcaetera
De Lyon où vit Mgdaléna Platzova à la Tchéquie là où elle est née, il n’y a qu’un pas, grâce aux éditions Agullo qui à l’occasion de cette nouvelle rentrée littéraire publient «Le saut d’Aaron traduit en français alors qu’il l’avait été publié en Tchéquie quinze ans auparavant.
Un roman retraçant la vie de cette femme aux traits androgynes sur la couverture, Friedl…, qu’elle surnomme Berta dans son roman.
Une femme au destin tragique dans le camp d’Auschwitz qui n’eut de cesse toute sa vie de défendre sa liberté en tant que femme et en tant qu’artiste. Ce qui plut à Magdalena chez cette femme c’est qu’elle voulut se libérer de toutes les chaines et vivre de façon moderne- même si elle n’a pas toujours réussi à atteindre la vie dont elle rêvait.
Un souffle de liberté dans l’âme de Berta qui constitue d’ailleurs, selon Nadège Agullo présente pendant le live, un roman historique certes mais très moderne dans son traitement par Magdalena Platzova.
Une modernité intemporelle, comme si ce roman ne pouvait vieillir, Magadalena le voyant comme « une espèce d’histoire éternelle ».
Et pourtant la vraie Berta, inconnue dans le monde entier, est aussi méconnue en Tchéquie sauf par les familles ayant des liens avec les enfants de Terezin auxquels elle enseigna l’art jusqu’au bout malgré le climat de terreur.
Depuis 2006 les nombreuses traductions du Saut d’Aaron montrent tout l’intérêt porté au destin de cette femme. Nadège Agullo soulignant que ces traductions multiples d’un auteur tchèque restent assez exceptionnelles.
Mais alors, comment raconter la vie d’une femme dont on sait peu de choses ?
En bon écrivain, Magdalena est allée puiser dans sa propre expérience, sa réalité, pour donner du relief à celle de Berta et son amie Krystina. S’inspirant de sa grand-mère mais aussi d’une de ses amies qui avait connu Friedl, deux femmes modernes jusqu’au bout de leurs vies, à l’esprit créatif, comme pouvait générer et cultiver l’école du Bauhaus qu’a fréquenté assidûment Friedl- sorte de laboratoire pour aller chercher la créativité, la liberté des enfants, une forme de renaissance. Et ces lettres fictives, qui semblent être sorties de la plume de Friedl, en disent long sur ce qui lui permit jusqu’au bout et jusqu’au camp de Terezin, de partager sa passion pour l’art, dernier rempart pour se protéger de la haine et de l’humiliation…
Une rencontre qui s’est terminée par une lecture d’un extrait du roman en tchèque, afin d’être complet dans notre voyage…
A VOIR: le replay de la rencontre est en ligne sur la chaîne Youtube
A LIRE: deux chroniques sur Le saut d’Aaron ici et ici