Par @hanyrhauz
VLEEL a cette capacité de nous faire franchir les frontières, et c’est presque magique de se retrouver un dimanche soir en Colombie sans avoir besoin de traverser l’Atlantique.
Ce VLEEL était consacré à Vaitière Rojas Manrique pour son premier roman Tu parles comme la nuit publié par Delphine Valentin aux éditions Rivages et traduit par Alexandra Carrasco-Rahal.
C’est Miguel Bonnefoy, autre auteur vénézuélien de la maison qui a mis le manuscrit dans les mains de Delphine Valentin. Le coup de cœur a été immédiat pour ce texte qui emprunte son titre à Alejandra Pizarnik, poétesse et figure sacrée des lettres sud-américaines.
Nous avons parlé de littérature, de la magie de la correspondance, de la beauté de la langue française, d’auteurs compagnons (Kafka, l’ami imaginaire et Rilke, le père), d’une bibliothèque perdue et d’une carte de bibliothèque comme un sésame.
Nous avons aussi évoqué la situation au Venezuela, l’absence de démocratie, la chute du prix du pétrole, la pandémie qui amplifie les difficultés du quotidien, la faim qui commande le départ vers un autre pays, l’exil, les chemins illégaux, le fait d’être pointé du doigt parce qu’on est un migrant. Et la place qu’il faut trouver quand on est étranger.
Une rencontre passionnante qui met en lumière une situation géopolitique méconnue, et qui souligne combien la littérature est essentielle, radeau au milieu de la tempête, un chez-soi qu’on retrouve à loisirs.
Pour conclure, quoi de mieux que cette phrase prononcée par Vaitiere Rojas Manrique et que nous pourrions tous reprendre à notre compte: “Les personnes qui aiment les livres sont toujours d’un autre monde.”
A VOIR: le replay de la rencontre sur YouTube
A LIRE: deux chroniques sur le roman de Vaitiere, ici et ici