Rencontre avec Nicolas Jaillet et La Manufacture des livres

par | 06 juin 2020 | 0 commentaires

Par @thaelh 

Début juin 2020, Anthony nous a offert cette belle rencontre avec l’éditeur, Pierre Fourniaud, en direct de Limoges et Nicolas Jaillet, auteur de Mauvaise graine.

Autant évacuer la question tout de suite. Oui, Pierre a édité 4 livres de Franck Bouysse avant que celui-ci rejoigne Albin Michel. Oui, il est déçu de ne plus l’éditer mais il a résolument décidé d’aller de l’avant et cette réponse toute en sobriété en dit long sur les qualités de Pierre•••

Pierre Fourniaud a longtemps été libraire avant de travailler pour des groupes d’édition et finalement se lance dans l’aventure de la Manuf’ en 2008. Il se considère comme un artisan du livre, où l’auteur est choyé, dorloté (A tel point que la rencontre a commencé par la présentation de l’auteur qui l’accompagnait !). Cette rencontre nous a permis de découvrir une très belle personne, au service du livre et de ses auteurs.
La maison a fait le choix de peu de publications par an, on pourrait parler d’édition “raisonnée”; son plus grand défi est de ne pas trop grossir tout en conservant une taille critique permettant de publier des livres à petit tirage•••

Ses influences ? Il cite René Barjavel, Patrick Cauvin, Sébastien Japrisot mais aussi Flaubert, le gueuloir. Pierre aime être surpris, il s’intéresse de plus en plus aux textes à la limite du fantastique. Passionné par le rock des 60’s, il associe la lecture au rythme et à la musique “Le livre est une musique à lui tout seul” . Le signe particulier de cette maison ? Tout d’abord son nom. On lui avait conseillé un nom court et aux sonorités anglo-saxonnes (un brin rebelle et anti-conformiste notre éditeur ? Cette anecdote nous a évidemment beaucoup plu !). Ensuite son logo, on croit voir un code-barres avant de réaliser, qu’il s’agit du nom de la maison auquel tous les traits horizontaux ont été enlevés. Génie !•••

La Manuf’ publie principalement des auteurs français contemporains et propose 4 collections : littérature, documents, en privilégiant les anonymes de l’histoire qui font la grande Histoire, comme ce soldat japonais qui s’est rendu 30 ans après la seconde guerre mondiale et dont Benoit Severac a fait le héros de Tuer le fils. Ensuite, une collection Légendes et enfin une série de Beaux livres, un brin coquins pour certains.

Lors du live, nous rencontrions Nicolas Jaillet pour son roman loufoque et noir, Mauvaise graine.
La paternité est un sujet central de ce livre qui commence comme de la chicklit façon Bridget Jones pour rapidement se transformer en road movie façon Kill Bill. C’est aussi un sujet du live : qui a eu l’idée du titre ? Il semblerait que ce soit plutôt Pierre le papa.
Nous comprenons mieux le côté loufoque de ce livre en découvrant le parcours de Nicolas : il a fait beaucoup de théâtre et a gardé de cette époque le souhait d’écrire pour provoquer une réaction physiologique. Grand fan de Stephen King, fasciné par les personnages de Tarantino dont il partage le goût pour les héroïnes, il est un peu “gouine” de son propre aveu. Il était donc normal que le personnage central du livre soit une femme, Julie. Qui est enceinte mais ne sait pas de qui. Ça commence tout doucement mais rapidement, le livre emporte et on ne le repose qu’à la dernière page, encore tout essoufflé, comme Nicolas, lorsqu’il en parlait durant le live.
Mauvaise graine est un roman jubilatoire dont on attend le volume 2 impatiemment, la Manufacture de livres est une maison d’édition indépendante et atypique dont on pourra découvrir les 3 prochains titres d’une rentrée 2020 resserrée•••

A paraitre
Ce qu’il faut de nuit de @laurentpetitmangin le 20 aout, Ici finit le monde occidental de Matthieu Goussef le 14 septembre et De la belle aube au triste soir d’Isabelle Cousteaux le 24 septembre

A VOIR: le replay de la rencontre sur YouTube

A LIRE: une chronique sur le roman de Nicolas Jaillet et une sur un ouvrage publié à La Manufacture des livres