Rencontre avec les éditions Le Tripode

par | 24 mai 2020 | 0 commentaires

Il y a des rencontres qui s’avèrent être d’une magie sans limite. Celle-ci en fut pour beaucoup de blogueurs, l’apothéose.

Frédéric Martin créateur de la maison, François Bétremieux à la relation libraires et festivals, et Léa Petitdemange à la relation médias. Cependant, c’est une joyeuse équipe où tout est souvent décidé de manière collective.

L’éditeur doit « ouvrir un lieu d’asile aux esprits singuliers », disait Jean-Jacques Pauvert. « Le Tripode ne compte plus les œuvres de son catalogue qui ont failli ne jamais exister ; qui, pendant des années, ont cherché vainement à paraître. » Car les ovnis ne sont pas souvent légion dans l’édition française en 2020. Il faut souvent suivre des codes, des marqueurs. Ce qui ne suit pas cette maison, publiant des « ouvrage parfois invendables » mais ne pouvant rester dans l’ombre. Littératures, arts et ovnis. Ce tryptique, ce tripode devient une évidence après avoir parcouru leur catalogue si diversifié entre poésie, roman, bande dessinée, ouvrage érotique ou humoristique, rien n’est interdit. Après une expérience avec Benoit Virot qui créera Le Nouvel Attila, Frédéric Martin donne une nouvel existence au Tripode. Pour lui un bon écrivain est un grand lecteur, n’arrivant pas à trouver dans sa bibliothèque un ouvrage qui lui correspond totalement. Qu’il s’agisse de Pierre Cendors ou Jacques Abeille, la catégorie Ovni prend tout son sens•••
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Chaque minute de cette rencontre permettait de se rapprocher de chacun d’eux. Frédéric nous partageait à la fois des planches d’un album dont l’auteure ne savait pas encore qu’elle allait être publiée. Moment de magie au cœur d’une maison d’édition. Ouvrage « invendable » selon Frédéric, l’amour de ce texte ne pouvait plus lui passer entre les doigts. Chaque ouvrage évoqué pendant plus de deux heures fut parfois une découverte, parfois un enchantement, Frédéric est un conteur. Peu d’entre nous connaissaient Pierre Cendors pour exemple avant cette rencontre. Moment de magie absolue. Notamment lorsqu’il évoque la réponse de Bérengère Cournut à Minuit en mon silence•••

Que dire également de ce passage sur cette auteure totalement singulière. Renversant. Emouvant. Hilsenrath (où une mauvaise traduction peut tuer un chef d’oeuvre), Golienza, Kivirähk (moment exceptionnel lorsque l’on découvre que ce roman avait été traduit par Jean-Pierre Minaudier sans avoir signé de contrat, en réalité tout est exceptionnel dans cette rencontre), Sholem Aleiykhem avec Etoiles vagabondes. Entre ces moments d’intimité avec chaque auteur, où ces portes d’entrée dans l’univers de chacun permet de prendre au sérieux chaque ligne de leur texte. Sans aucun filtre, Frédéric ne veut pas « d’une apnée dans un monde cruel, mais bien d’aller manger dans le réel avec la littérature, c’est un outil incroyable de compréhension et de générosité ». Vous connaitrez les dessous du Prix Renaudot attribué à Valérie Manteau également.

Si je devais résumer cette rencontre, mission impossible je le ferai en mots successifs. Emotion. Lumineuse. Piquante. Surprenante. Explosive. Douceur. Respect. Brillante. Jouissive. Intense. Merci pour ce moment.

Merci. Infiniment•••

A VOIR: le replay de la rencontre sur YouTube

A LIRE: deux chroniques sur des ouvrages publiés aux éditions du Tripode, ici et ici
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