Rencontre avec Iegor Gran

par | 02 mars 2021 | 0 commentaires

par @manonlit_et_vadrouilleaussi 

Avant de vous dire quelques mots sur André-la-poisse, je voudrais vous parler de son auteur Andreï Siniavski, un dissident russe exilé en France.
Iegor Gran, son fils, est revenu pour notre plus grand plaisir lors du live, sur quelques anecdotes et fragments de vie de son père…

Une existence digne d’un roman d’espionnage, car nous avons appris, notamment, que l’auteur est resté dans la ligne de mire du KGB pendant six années (un exploit) avant d’être démasqué, arrêté et envoyé au Goulag.

Pourquoi cet emprisonnement ? Pour la publication en toute illégalité en Occident, de ses textes jugés anti-soviétiques, bien que fictionnels.
Mais le Goulag n’arrêtera pas la production littéraire de l’écrivain. Comment, me demanderez-vous ? Et bien par un subtil tour de passe-passe au nez et à la barbe de la censure…

Et si vous souhaitez le découvrir, je vous invite à regarder le replay de la rencontre.

Quand sort la première version française d’André-la-poisse en 1981, Siniavski et sa famille sont en France depuis 1972, date de sa libération.
Yves et Florian Torrès, les fondateurs des éditions du Typhon, sont revenus lors de la rencontre, sur la découverte de ce texte et ce qui les a poussés à le publier. Une réédition accueillie avec un grand enthousiasme par Iegor Gran : « J’ai été ravi que l’œuvre de mon père renaisse tel le Phoenix ».

André-la-Poisse est un conte noir et satirique, qui raconte l’histoire d’un petit garçon qui fait le vœu de ne plus bégayer. Les années passent et la libération de sa pensée en parole et à l’écrit devient un véritable fardeau. Sans compter que partout où André passe, quelques-uns trépassent…
Un récit qui est un hommage à une nouvelle de l’auteur Ernst Theodor Hoffmann, le père du réalisme fantastique, dont Andreï Siniavski était fan.

A LIRE : deux chroniques, ici et ici.