Par @point.a.laligne
Après une vie passée à écrire sur tous les supports qui lui passaient sous la main, Bénédicte Soymier a commencé à structurer des histoires pour ses filles avant de se lancer dans un recueil de nouvelles. L’une d’entre elles sera par la suite étoffée pour devenir Le mal-épris.
Imprégnée des expériences qu’elle a pu vivre comme infirmière et infirmière scolaire Bénédicte a souhaité avec ce roman illustrer les dangers d’un monde souvent trop intolérant qui marginalise la moindre différence. Elle voit régulièrement des jeunes en grande souffrance morale, très en difficultés et tellement moqués qu’elle sent qu’ils pourraient devenir ces mêmes monstres que Paul.
Paul c’est le personnage principal du Mal-épris. Un homme laid. Très laid. Qui, en dépit d’amour provoqué chez les autres ne parvient pas à s’aimer lui-même. Comment peut-il alors aimer correctement la gentille Angélique qui croisera sa route ?
Avec ce roman psychologique, Bénédicte s’est ainsi intéressée à la genèse de sa violence. Comment vivre sa propre laideur ? Comment l’enveloppe extérieure infuse-t-elle à l’intérieur ? Elle décortique son âme pour mettre en lumière toutes les nuances de gris propre à chacun.
La démarche soutenue n’est bien sûr pas d’excuser la violence conjugale mais davantage d’en comprendre l’origine pour tenter de la prévenir. Et pour ce faire elle a tenu à provoquer de l’empathie pour ce personnage pourtant violent. Et c’est réussi ! D’autant plus qu’elle s’est également mise en situation de malaise vis-à-vis de ce personnage face à qui elle a dû prendre du recul pour rester sur le bon dosage. « J’appréhendais qu’on me reproche de faire un plaidoyer de la violence, de lui avoir cherché des excuses » nous confie-t-elle.
Bénédicte travaille déjà à son prochain roman dont le sujet sera complètement différent mais qui continuera à aborder l’être humain dans toutes ces imperfections.
A VOIR: le replay de la rencontre sur YouTube
A LIRE: deux chroniques sur le roman de Bénédicte Soymier, ici et ici