Les @editionsnoirsurblanc fêtent cette année les 10 ans de la collection Notabilia. À cette occasion VLEEL a reçu Sara Bourre pour une rencontre littéraire autour de son premier roman, Maman, la nuit, issu d’un master de création littéraire.
Un texte d’une grande prouesse pour lequel l’autrice a d’abord travaillé avec Brigitte Bouchard de l’agence Le Monte-charge culturel puis avec Manon Frappa.
On y sent l’urgence et le rythme, peut-être issus de ses lectures de poésie et de théâtre. En parallèle du théâtre, elle a une formation en philosophie et littérature. L’écriture lui permet de réunir ces deux univers.
Ce récit poétique offre plusieurs degrés de lecture. Le rapport au corps est central, notamment dans la relation fusionnelle et étouffante mère-fille.
On sait dès le début que la mère a disparu mais cela le roman ne l’explicite que bien plus tard.
Le lecteur, dans la tête de la narratrice, partage avec cette jeune fille ses peurs et ses fantasmes. Tout est flou. Aucune temporalité ou nom de personnage n’est indiqué. Différents sentiments contradictoires la tiraillent. Elle aimerait qu’on la regarde et qu’on l’aime.
Sa mère a des mots très durs envers elle. C’est une enfant non désirée.
Ce que l’on ressent surtout c’est la grande solitude de ces deux femmes et le mépris des autres.
Sara Bourre réussit à inventer une langue propre à son personnage, très imagée. Les couleurs sont liées aux émotions. Elle sème des indices, évite d’en dire trop afin que le lecteur puisse imaginer.
Beaucoup de silences et chaque mot est choisi pour son sens et sa sonorité. La nature est omniprésente, notamment avec le lac à proximité de la maison.
Une sorte de fable ou de conte, avec une légère touche de fantastique.
L’autrice en a fait deux lectures très fortes ce soir-là.
Nous vous invitons à découvrir ce roman puissant et singulier et à (re)voir en replay ou à écouter en podcast la rencontre.
Par @joellebuch
A VOIR: le replay de la rencontre littéraire avec Sara Bourre sur la chaîne YouTube
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