Rencontre littéraire avec Louis-Karl Picard-Sioui

par | 24 janvier 2022 | 0 commentaires

Kwe kwe aweti’ ! Aux éditions Depaysage, après l’innu Michel Jean, je demande le wendat Louis-Karl Picard-Sioui pour une nouvelle rencontre littéraire Vleel!

Louis-Karl est un artiste complet : poète, romancier, novelliste,… il dessine aussi ! 

Il est Wendat, l’une des 11 nations autochtones, qui existaient et étaient organisées bien avant l’arrivée des européens. L’histoire de ce peuple est différente de celle des innus que nous contait Michel Jean, et pourtant fort semblable.

En plus d’être artiste, il est historien et anthropologue. C’est donc tout naturellement que nos échanges ont tourné autour des autochtones, de leur représentation par les colons et par eux-mêmes. Il tient à ce que les premières nations prennent la parole elles-mêmes, et a fondé en ce sens Kwahiatonhk! qui sert à faire émerger et à diffuser la littérature autochtone. On lui doit aussi le salon du livre des premières nations.

Son livre, Kitchike, a été un défi car il souhaitait, dans cette réserve fictive qui porte le nom de ce roman, réunir l’ensemble des différentes nations : caractères, éléments de langage, légendes urbaines, anecdotes… Le genre de la nouvelle permet facilement ce patchwork. Dans l’édition originale, le titre est même “Chroniques de Kitchike”. Cela permet aussi de montrer à travers les différentes histoires que tout le monde ne partage pas les mêmes valeurs.

Il l’a écrit avant tout pour les premières nations et pour lui-même. Il lui semblait important qu’ils soient capables de rire d’eux-mêmes, parce que le rire est thérapeutique : il sert à résister, dédramatiser,… et survivre !

Il tenait à cette autodérision qui permet d’éviter un manichéisme malhonnête : c’est une satire des peuples autochtones, il faut donner une image juste et non pas enjolivée.

En accord avec son éditeur, il n’y a pas de “traduction” de la langue. Ils ont choisi de laisser le lecteur faire appel à son imagination. Amaury nous confie qu’il ne se verrait pas toucher à la langue, ou bien seulement sur des aspects culturels par exemple.

Vleel vise juste encore une fois, avec cette rencontre littéraire outre-Atlantique qui donne furieusement envie de lire, de voyager, et de rencontrer les Wendat !

Par @b.a.books

A voir: le replay de la rencontre sur YouTube