Rencontre littéraire avec François Médéline

par | 01 mai 2023 | 0 commentaires

Nouvelle rencontre littéraire avec François Médéline, qui présente le deuxième opus de ce qu’il nomme « sa trilogie lyonnaise écrite sur les cendres de la deuxième guerre mondiale »: Les larmes du Reich aux éditions 10/18.

Chantent ses souvenirs

D’abord il y avait l’envie d’écrire sur l’après-guerre. « Quand j’étais petit, cette période me perturbait beaucoup, cette figure du mal qu’étaient les nazis, les outils qu’ils utilisaient, comme une matrice de notre société : les chiffres pour les matricules, la rationalisation, l’industrialisation des baraquements… »
C’est un petit fils de résistant. C’est donc une affaire de famille. Il y a les zones d’ombres qu’il aime particulièrement. L’affaire Finaly l’inpire : des enfants juifs cachés, jamais rendus à leur famille. Les gentils pas gentils ?

C’est le soleil du noir

« Je voulais un roman d’intrigue, fabriquer un suspense tout en restant honnête. Un début pépère puis ça déraille. » Il glisse des indices, une marque de chaussures, le nom d’un aviateur, utilise les techniques du roman noir américain, une écriture comportementaliste, sèche pour mieux souligner l’absence de manichéisme de ses personnages et toute la complexité de l’être humain : « on peut très bien se comporter publiquement et mal dans le privé, être un gros salop et faire du bénévolat ou être un nazi sympa avec ses enfants, mais mettre en place la solution finale. » Bref, il voulait écrire un roman gris.

Il fait tourner les têtes

Ce qu’il aime au fond, c’est interroger le réel, raconter ce qui ne se dit pas : « Que Himmler ait généralisé les bordels, c’est dingue ! On en a peu parlé de ces sujets, c’est tellement sacré, ça collait pas avec ce qu’on racontait des camps. » François Médéline utilise des techniques littéraires sans esthétisation, des histoires vraies : « on a un pacte de vraisemblance avec le lecteur. » Il aime le politiquement incorrect, lire Voici, Faulkner, Roger Nimier, Frederic Dard. Il aime ses éditeurs, “être vierge folle et vierge sage” avec eux, et surtout il aime agencer la matière pour nous.
Un homme sans langue de bois comme on les aime.

Par @jenck.franer

A VOIR: le replay de la rencontre littéraire avec François Médéline

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