En ce jeudi soir, nous recevions pour une rencontre littéraire en ligne Christopher Bouix pour son roman Alfie publié chez Au diable Vauvert, son tout premier texte estampillé adulte.
« La vie adulte n’est pas bien plus réjouissante que la vie adolescente […] alors la
littérature adulte peut se permettre d’avoir un regard un peu cynique sur la vie et sur l’avenir ».
Alfie, ça parle de quoi ?
C’est la retranscription d’un journal de bord, celui d’Alfie, une I.A. domestique fraîchement débarquée dans la famille Blanchot, une famille des plus classiques : un père convaincu des avantages pratiques et financiers des intelligences artificielles, une mère réticente qui aimerait tout contrôler, et leurs deux filles (une ado et une petite poupée de 5 ans), sans oublier le chat, Simba.
Alors ça raconte juste l’histoire d’une famille lambda ?
Oh non, c’est bien plus que ça !
L’auteur nous entraîne dans un thriller domestique (« une cellule familiale au début sympathique [qui] devient un enfer ») et paranoïaque, à travers les yeux et les oreilles d’Alfie, notre narrateur omniscient et pourtant naïf, qui devra décoder ce peuple étrange qu’est l’humanité (son langage, ses comportements, son humour,…), et réussit le tour de force d’aborder avec pertinence de
nombreuses thématiques : l’I.A., bien sûr, dont il pousse les curseurs à fond, autant dans les avantages que dans les dangers, mais aussi les relations de couple, les difficultés à communiquer, l’adolescence,… tout en interrogeant le lecteur sur ce qu’il lit et ce qu’il voit, sur ce que l’auteur veut bien lui montrer :
« je triche un peu en tant qu’auteur, j’ai fait ce qui m’arrangeait »
Alfie, c’est « un mélange de science-fiction et de scènes de la vie conjugale »: saupoudrez d’un soupçon du Meurtre de Roger Ackroyd (et son paradoxe du narrateur omniscient qui ne propose que sa vérité), une pincée de Fenêtre sur Cour, un filet des Robots d’Isaac Asimov, et vous obtenez un huis clos où la
surveillance domestique devient « intrusion de l’intime » !
L’auteur s’est confié ce soir-là sur ses influences (Black Mirror, Gone Girl ou encore Des fleurs pour Algernon), qui lui ont permis de nous livrer avec humour et intelligence (« ce roman déplace le regard sur l’I.A et est plus optimiste que les romans classiques de SF », selon son éditrice Marion Mazauric) un regard brillant sur l’humanité et son avenir très proche…
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Par @b.a.books
A LIRE deux retours de lecture sur Alfie, ici et ici
A voir: le replay de la rencontre

