Par @moonpalaace
Esther, roman d’Olivier Bruneau, est sorti le 28 mai 2020 aux éditions du Tripode.
Il s’inscrit dans la veine des ovnis littéraires de cette maison, inclassables par nature.
Le texte oscille en effet entre comédie dramatique, polar et science-fiction. Selon un auteur, c’est un «vrai-faux roman d’anticipation ».
Son sujet ?
Il met en scène une famille qui voit surgir dans son quotidien le rapport à un robot. Mais pas n’importe lequel : une poupée sexuelle…
Olivier Bruneau est venu nous présenter son roman accompagné de son éditeur Frédéric Martin et cette rencontre a été l’occasion de revenir sur ses sources d’inspiration, sa façon d’écrire et les thèmes qu’il aime soulever en littérature.
Son premier roman Dirty Sexy Valley est selon lui « un exercice de style, une parodie hommage aux films d’horreur » qu’il aimait regarder pendant son adolescence.
Avec Esther, il a souhaité « s’interroger sur la frontière entre l’humanité et la non-humanité des automates », un prétexte en fait pour s’interroger sur la sexualité et son l’évolution quand elle se frotte aux Intelligences Artificielles.
En se posant la question des devoirs que les humains pourraient avoir envers les robots, en admettant qu’ils puissent être ou non maltraités comme le sont parfois les femmes, il s’interroge sur les rapports hommes/femmes à notre époque.
Projeté dans un avenir proche, le récit permet d’envisager avec une distance critique le présent afin d’en faire la satire, dans une liberté d’imagination qui fait la part belle à l’humour.
L’auteur nous a confié être très peu connecté : il ne possède pas de smartphone, il est rarement confronté aux intelligences artificielles, ce qui lui garantit peut-être une certaine objectivité face au sujet.
Pour écrire ce roman, il a surtout lu des essais. Et il ne commence jamais l’écriture sans avoir amassé une bonne quarantaine de pages de notes à partir desquelles il construit son plan.
Pour Frédéric Martin, Olivier Bruneau a comme tous les bons écrivains cette « capacité de sismographe à sentir les premiers tremblements d’une situation », ici « dans le registre d’une sexualité remise en question par les nouvelles technologies ».
Il a été séduit par l’humour et la sensualité de ce récit, par les questions qu’il soulève face aux frontières mouvantes de notre monde et par sa réflexion sur les rapports hommes/femmes.
Merci encore à tous les deux pour cette littérature décalée qui ouvre de nouvelles perspectives.
A VOIR: le replay de la rencontre sur YouTube
A LIRE: deux chroniques sur Esther, ici et ici
