Rencontre avec Ludovic Manchette et Christian Niemec

par | 21 septembre 2020 | 0 commentaires

Par @b.a.books et @manonlit_et_vadrouilleaussi 
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Il parait que le renard était tellement content de notre compte-rendu précédent qu’il nous a demandé de recommencer pardi !
M: Hey Béa, ça te dit de partir en Alabama?

B: ♪♫♪ Sweet home Alabama ♪♫♪
M: Oui mais à ce qu’il parait l’Alabama n’est pas toujours tendre…
B: Oh non ! Pas tendre du tout ! Surtout en 1963 ! Mais on part avec qui au fait ? M: Justement, j’allais t’en parler !

Il y a quelques semaines nous avons rencontré l’équipe du cherche-midi et les auteurs Ludovic Manchette et Christian Niemiec pour la sortie de leur premier roman Alabama 1963.
Ce duo de traducteurs de séries et de films se connaît bien puisqu’ils travaillent ensemble depuis treize ans maintenant. L’envie d’écrire était forte pour l’un comme pour l’autre, mais pas un instant ils n’ont envisagé d’écrire seul chacun de leur côté. C’est donc tout naturellement qu’ils se sont lancés dans ce projet fou d’écrire un roman à 4 mains ! Un pari osé car écrire à deux, c’est être sur la même longueur d’ondes et avoir une connexion exceptionnelle. Et croyez-nous chers lecteurs, nous l’avons tous ressentie, cette connexion pendant ce live, une véritable « fusion chamanique »!
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A chaque question posée, Ludovic et Christian se complètent, se répondent mutuellement, devinent ce que l’autre va dire. L’un commence, l’autre termine. Et inversement !
Et ils ont travaillé de la même manière pour leur roman : chaque phrase a été pensée à deux, ils sont tour à tour acteur et spectateur des propositions de l’autre, ils veulent se faire réagir. Un processus créatif qui nous paraît totalement fou à concevoir et qui pourtant nous a rendu admiratif !
Il a fallu deux ans pour la construction du plan et deux ans pour l’écriture du roman. Les auteurs voulaient un texte abouti et précis : pour eux, tout ce qui est dit dans les dialogues est important, ils ne veulent « rien dire qui ne serve à rien »•••

Ils sont tellement perfectionnistes que le travail éditorial a été très léger, très fluide, selon les dires de l’éditrice Noëlle Meimaroglou qui a eu connaissance de ce manuscrit par une amie, et qui a failli ne jamais le publier (il était en effet “étiqueté” comme polar, et l’éditrice nous a confiés qu’ils n’en publiaient plus trop). Mais Noëlle est provocatrice et, avec l’assentiment de toute l’équipe, elle a décidé de jouer la carte de l’audace en sortant ce livre pour la rentrée littéraire. Une anecdote pour preuve de la confiance qui règne au sein de l’équipe du cherche-midi.

M : Mais dis-moi, Béa, ce roman, finalement, il parle de quoi ?

♪♫♪ Sweet home Alabama ♪♫♪

Eh bien non, pas si sweet que ça, l’Alabama en 1963.
“Alabama 1963”, c’est l’histoire de deux personnages totalement opposées : l’un est blanc, raciste, alcoolique, grognon et ancien flic.
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L’autre est noire, pauvre, femme de ménage, mais garde toujours le sourire malgré les difficultés. Bud et Adela vont pourtant finir par former un duo atypique pour résoudre le drame qui se joue à Birmingham dans cette année charnière qu’est 1963 : la disparition, le viol et le meurtre de plusieurs petites filles noires, drames dont la police se fiche pas mal…


Ce roman a tout d’un très bon polar américain, mais il est bien plus que ça : son véritable point fort, c’est l’ambiance retranscrite avec justesse, d’une année où la ségrégation fait rage dans un état déchiré entre son gouverneur et JFK… Véritable page turner dramatique, ce roman n’en est pas moins bourré d’humour, et on adore !

A VOIR: le replay de la rencontre est disponible sur la chaîne YouTube

A LIRE: deux chroniques sur le roman Alabama 1963, ici et ici