Direction Le Québec et son accent irrésistible avec les éditions Le Quartanier ! Pour nous présenter sa maison d’édition Eric de Larochelière était accompagné d’Alexie Morin, éditrice et autrice, et de l’un de leur auteur emblématique : Grégoire Courtois alias Tristan Saule.
Eric a été libraire durant onze ans ce qui lui a donné envie de créer une maison d’édition où se reflèterait son intérêt pour les littératures française, québécoise et américaine. Il débuta en créant deux revues et un magazine, qui débouchèrent sur la création en 2002 des éditions Le Quartanier. La petite structure de départ va commencer à prendre de l’ampleur en 2006 grâce au Grand Prix du livre de Montréal obtenu par Parents et amis sont invités à y assister d’Hervé Bouchard. La maison d’édition a ainsi acquis renommée et stabilité économique, ce qui lui permet aujourd’hui de publier environ vingt titres par an.
Eric revient sur le choix du nom de sa maison d’édition. Il aimait les maisons ayant un animal pour emblème comme L’oie de cravan, Penguin ou Knopf. Le sanglier (le quartanier est en effet un sanglier de quatre qui quitte sa harde) s’est donc rapidement imposé, d’autant plus qu’il est, pour Eric, une métaphore de l’écrivain tiraillé entre le groupe et la solitude nécessaire à l’écriture.
L’originalité du nom de la maison d’édition se reflète dans ses différentes collections. Celle qui est la colonne vertébrale du Quartanier est Série QR où sont publiés les textes d’Eric Plamondon ou ceux de Grégoire Courtois. Pour des œuvres ancrées dans le romanesque et l’imaginaire, Eric a créé la collection Polygraphe. Le premier titre de celle-ci, L’homme blanc de Perrine Leblanc, a reçu trois prix importants. Le plongeur de Stéphane Larue a également connu un beau succès. La dernière collection en date, imaginée par Eric et Alexie, est Parallèle avec deux titres : Les agents de Grégoire Courtois et Mathilde ne dit rien de Tristan Saule.
Il s’agit d’une collection consacrée aux livres de genre (SF, roman noir, horreur).
Le Quartanier reçoit environ 1200 manuscrits par an et ce que recherchent Eric et Alexie, ce sont des voix singulières. A l’avenir, ils aimeraient développer la présence de la maison en Europe et souhaitent accroître les traductions. Ils vont d’ailleurs bientôt publier un premier roman allemand. En dehors de ce titre, vont paraître L’inexistence de David Turgeon (sorti depuis le vleel), L’enfer de Dante mis en vulgaire parlure d’Antoine Brea et Western spaghetti de Sara Ananda Fleury.
Grégoire Courtois, qui a déjà publié quatre romans au Quartanier, nous a présenté son dernier roman Mathilde ne dit rien pour lequel il s’est inventé un pseudonyme. L’intrigue se déroule sur sept jours et Grégoire a choisi le genre du roman noir afin de se confronter de manière plus directe au quotidien, au monde qui l’entoure. Les pseudonymes sont courants chez les auteurs de roman noir d’où le choix de celui de Tristan Saule. Cela lui permet également de distinguer ce travail, en phase avec l’actualité, du reste de son œuvre. L’auteur nous offre ici un projet atypique nommé « Les chroniques de la place carrée ». Il souhaite publier un livre par an et ainsi observer la vie, l’évolution d’un quartier. Les nombreux personnages vont se retrouver d’un livre à l’autre en étant au premier ou au second plan. Pour être au plus près de la réalité, Grégoire a réalisé de nombreux entretiens avant l’écriture de son livre. Pour notre plus grand plaisir, il nous a précisé qu’il ne pensait pas se lasser de ce projet et le deuxième volet est déjà en court d’écriture.
A VOIR: le replay de la rencontre est en ligne sur la chaîne Youtube
A LIRE: deux chroniques sur des livres publiés aux éditions Le Quartanier dont le roman de Tristan Saule. Ici et ici.