Rencontre avec Charles Roux et Makenzy Orcel

par | 23 mars 2021 | 0 commentaires

par @elle.n.books 

Ce rendez-vous avec les éditions Rivages va être très difficile à vous retranscrire … Tant d’émotions, de poésie durant ces échanges, que j’ai encore du mal à trouver les mots. Nous avons fait la rencontre des auteurs Charles ROUX pour son roman « Les monstres » et Makenzy ORCEL pour « L’empereur ». Ce sera plus un report de leurs paroles, tant ce qu’ils ont dit était fascinant et important. A découvrir sans modération !

C : Sa première œuvre publiée n’était pas son premier roman, loin de là, mais son sixième voir septième ! Les précédents n’ont jamais été édités, car pas accomplis, pas aboutis en tant qu’œuvres. « L’écriture est connectée à la lecture, comme la cuisine. On s’y met car on aime manger ! »

M : Il ne fait pas de distinctions entre les styles, les genres littéraires, les nouvelles, romans ou poésies. S’il n’y a pas de langue, il n’y a pas de texte, donc les histoires ne l’intéressent pas, il y en a partout. Ce qui compte c’est l’histoire racontée, comment mettre de l’ordre dans tout ça.

C : COMMENT S’EST EFFECTUE LE CHOIX DU MONSTRE ? QUEL TPS D’ECRITURE ?

C’était d’abord une nouvelle dont il y avait matière à transformer en roman, à force de vivre avec les personnages. Les Monstres sont venus d’eux-mêmes. « L’écriture est un chemin de fer dont on oubli des gares de passage mais dont on a pris finalement d’autres chemins pour accéder au but. » Il faut un point d’arrivée pour écrire, peu importe le chemin, quitte à se rendre compte que l’on a oublié des idées en chemin.

Grâce au traitement de texte on pourrait s’amuser à savoir le temps exact, mais il manque toute la réflexion, les idées qui viennent le soir avant d’aller se coucher. « Des heures et des heures de qu’est-ce que je vais en faire ? » face à des idées notées, une nouvelle devenue roman, sans perdre le lecteur en le noyant sous une quantité de pages.

M : POURQUOI HAÏTI, L’HISTOIRE DE VOTRE ROMAN ?

Son enfance, sa vie, son histoire sont ancrées là-bas. L’actualité est brulante et douloureuse à Haîti. Pourtant c’est un des premiers pays à s’être déclaré indépendant en 1804 ! Ils ont mis l’être humain au centre des choses en lui montrant qu’il existait, bien avant l’actuel Black Lives Matter. Il faut raconter son histoire, son vécu, à travers la littérature.
Dans L’Empereur, l’idée de mouton prédomine, avec un personnage qui se sent impuissant, son incapacité d’appartenir à soi-même. Il veut casser les moules établis, sortir de la route que la société impose. « Le collectif est la norme, l’indivualité une exception ».
« Le collectif tend vers un NOUS, mais comment exister à l’intérieur du nous ? Chaque humain porte son rêve, ses ambitions. Ce nous permet d’exister mais chacun apporte et participe à sa richesse. Un collectif riche permet à chaque individualité d’exister et de se révéler. »


OBLIGATION DE MELER LES GENRES ?


C : La question qui fâche, car l’on met encore les romans dans des cases ! « Mais écrivez, lisez, peu importe le genre ! Si le message est intéressant, lisez ! Qu’importe la case où on l’a mis. »


M : « L’écriture n’est pas quelque chose que l’on peut enfermer dans une pièce, un roman, dans un livre, une poésie, un recueil, etc. Un livre c’est une invitation autour d’une table où je vous invite à discuter, réfléchir, aller dans un endroit inexploité. On met ses tripes sur la table, on discute pour ne pas répéter les erreurs du passé. »


Le replay de la rencontre est disponible sur YouTube, je vous invite ABSOLUMENT à aller le voir, les liens sont chez Serial, sur le compte de VLEEL, Moonpalace, ou plus simplement en vous abonnant à la chaîne YouTube de VLEEL ! Bon visionnage !

A LIRE : deux chroniques, ici et ici.