Rencontre avec Bérengère Cournut

par | 26 septembre 2021 | 0 commentaires

Par @hanyrhauz 

20h, le jour tombe sur Rouen à l’Hôtel littéraire Gustave Flaubert, et Bérengère Cournut s’installe.
Un corps qui marche, un esprit qui turbine, peuplé de rêves.

C’est avec ces mots que Frédéric Martin la définit. Si nous n’étions pas déjà convaincus que nous avions affaire à une autrice pas comme les autres, cela nous aurait mis sur la voie.

Dans les livres de Bérengère Cournut, la nature reprend ses droits. C’est un rapport charnel à la nature qui vient d’un besoin d’ancrage, de réconfort. C’était déjà le cas dans le précédent, c’est encore plus vrai avec Élise sur les chemins.

C’est un roman poème, presque par hasard, puisqu’à l’origine la figure d’Elisée Reclus devait se retrouver dans un roman jeunesse. Et puis arrive ce livre là, une histoire simple, celle d’une famille un peu frappadingue, qui comme le dit Frédéric Martin surprend “par son indifférence au succès.”

C’est un texte qui bouscule les genres où l’on trouve des éléments sociaux, comme les syndicats et des éléments fantastiques comme la Vouivre. Cette femme serpent inscrivant le roman dans une géographie, celle du Jura et du Doubs.

Depuis la découverte des Hopis, les textes de Bérengère Cournut deviennent de plus en plus des chants. Et elle retourne à des choses fondamentales, les histoires familiales ou celles des peuples, à des choses plus naturelles. Mais aussi à une idée forte : la manière dont on exploite la terre est aussi la manière dont on traite les hommes. L’engagement de l’autrice est dans la littérature, parce que c’est son outil. “Mon pays, c’est la langue avant tout.”

Elle n’exclut pas, un jour, d’arrêter d’écrire et d’aller vivre dans la forêt, mais c’est un autre projet de vie.

Pour le moment, un autre roman est sur l’établi. Une histoire de quête, toujours.
Nous serons au rendez-vous.

Il fait nuit sur Rouen, d’autres chemins nous attendent.

A LIRE: deux chroniques sur le roman-poème de Bérengère Cournut, ici et ici