Rencontre avec Benoît Virot du Nouvel Attila

par | 12 juillet 2020 | 0 commentaires

Par @serial_lecteur_nyctalope

Lorsqu’en juillet dernier nous avions rencontré Benoît Virot, créateur du Nouvel Attila, nous étions happés par son discours. Au départ, ce n’était qu’une revue, puis une maison d’édition du doux nom d’Attila crée avec Frédéric Martin (qui fondera Le Tripode).

Le Nouvel Attila en 2013 se consacrera à trois pôles avec sa horde : traductions et rééditions, romans graphiques et auteurs français contemporains. « Prisonnier d’une forme de littérature étrangère », Benoît Virot a voulu donner sa chance aux auteurs français de la nouvelle génération. Gauz fut la rampe de lancement d’une folle épopée avec son livre « Debout payé » au succès dont on reparlera également lors de la rencontre avec ce dernier. Vous y ferez la découverte de la malédiction et la merveilleuse histoire de Jacques Abeille. Avec une honnêteté et une douceur sans bornes, Benoît évoque le choix des textes, lui qui ne publie qu’un livre par mois. Pour lui, être éditeur est également un métier solitaire, alors quand l’aventure devient collective tout s’illumine.

Avec une devise forte « l’éditeur qui met du sang dans son vin », Benoît s’attache au côté social et politique de la maison. Avec un tropisme fort au corps, à son émancipation comme avec « Au-delà de la pénétration » de Martin Page, les jeunes auteurs français émergent au Nouvel Attila. En regardant le replay, vous apprendrez beaucoup de facette cachées sur l’édition et notamment les agents littéraires et les traducteurs. Dont celle sur Milan Kundera qui s’étouffera en apprenant que son écriture traduite fut considérée comme baroque, il demandera à réviser toutes ses traductions. Au Nouvel Attila, on est fortement attaché aux traducteurs en y insérant leur biographie sur les rabats des livres. Avec sa fougue communicative, il nous parle de ses projets futurs parfois décalés à cause du confinement, vous aurez de belles surprises… dont ce roman italien de 2084 pages, traduit depuis quelques mois et qui est porté depuis sept ans.

« L’édition indépendante pour survivre, doit se distinguer », tous ces ponts entre les maisons d’éditions indépendantes depuis les débuts des VLEEL sont frappants. Depuis l’ouverture de la ligne éditoriale avec les essais et manifestes, Benoît Virot souhaite également mettre en œuvre le passage romanesque à l’essai de manière plus emblématique. Regard décalé, caustique, Benoît regardera de très près votre essai et souhaite placer l’un d’entre eux à chaque rentrée littéraire. En recevant trois manuscrits par jour, plus de 1 000 par an, pour séduire la horde il vous faudra un rythme, une musicalité, un roman différent des sentiers battus et c’est tout ce qui nous fait fondre.

Une sélection de livres que nous vous recommandons fortement :

– Black Manoo, Gauz
– La femme qui a mangé les lèvres de mon père, Tudor Ganea traduit par Florica Coriol
– Alpha Bêta Sarah, Constance Chlore
– Chienne, Marie-Pier Lafontaine
– Contre Amazon, Jorge Carrion
– Au-delà de la pénétration de Martin Page
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ON N’A PAS FINI DE VOUS FAIRE AIMER LES VLEEL

A VOIR : le replay de la rencontre sur la chaîne YouTube VLEEL.

A LIRE : deux chroniques, ici et ici.